Un gros mois après le Grand Tour de la Tarentaise (295 km, 19 900 D+), c’était l’heure de prendre le départ d’un autre objectif de la saison, la TDS (119km, 7100 D+), l’une des courses de l’UTMB où j’avais à cœur de bien figurer.
La TDS est une course spéciale : plus courte que l’UTMB, positionnée plus tôt dans la semaine chamoniarde, elle peut apparaître comme une mise en bouche de l’événement de référence du trail mondial. Pourtant, c’est bien d’une course d’ultra-trail dont nous parlons, avec une quinzaine d’heures d’efforts et son lot de difficultés associé. Et surtout cette année, un impressionnant plateau d’athlètes élite ! Ayant participé à l’UTMB à maintes reprises et avec une période de transition limitée depuis la fin du Grand Tour de Tarentaise, la TDS me paraissait un objectif ambitieux mais réalisable en cette fin août.
40 KM DE SOUFFRANCE… POUR COMMENCER
Dès les premiers kilomètres, les sensations ne sont pas au rendez-vous. La première ascension vers l’Arête du Mont Favre est lente, je n’ai pas de force et j’ai l’impression de porter un sac de 30 kg… Beaucoup de concurrents me dépassent et le plaisir est absent, jusqu’à me demander sérieusement si je ne vais pas arrêter au col du Petit-Saint-Bernard (36 km, 44ème). Mais ma famille m’attend à Bourg-Saint-Maurice au pied de la descente suivante (51 km), j’insiste donc un peu. On verra bien.
RETOUR EXPRESS VERS L’AVANT DE LA COURSE
15 km de descente relient le col du Petit-Saint-Bernard à Bourg-Saint-Maurice. Dans cette longue descente vers la vallée, les sensations reviennent un peu et je rattrape des copains comme Tom Owens et Renaud Rouanet. À Bourg, je prends le temps de bien me ravitailler avant de repartir sous une grosse averse (34ème). C’est la fin de la première partie de course et les sensations reviennent. La météo a fait modifier le parcours à l’organisation, nous allons directement aux Chapieux pour rejoindre le Cormet de Roselend, un passage que je connais. Le début de cette montée est très raide et je reprends du plaisir à grimper. Je double de nombreux coureurs (une vingtaine en dix kilomètres), dont Ludovic Pommeret qui vit une édition difficile de la TDS. Je suis moins à l’aise sur la route qui mène jusqu’à la fin de la montée au Cormet et Yanqiao Yun et Moises Jimenez, qui ne se lâcheront pas jusqu’à la ligne d’arrivée.
BATAILLE POUR LE TOP 10 ET STRATÉGIE NOCTURNE
Au pointage du Cormet de Roselend (70 km, 15ème), tout va bien. Je pense rattraper rapidement Yanqiao et Moises. Mais cela se passera assez différemment. Je vais maintenir l’écart sans jamais les reprendre. En fait, je ne le sais pas encore, mais la bataille sera rude entre nous trois jusqu’à Chamonix. Cette partie plus sauvage jusqu’aux Contamines se passe bien. L’ambiance survoltée des Contamines me motive et je repars avec une bonne allure. La nuit se présente, apportant une nouvelle ambiance sur la course. Le coureur rentre dans une bulle, seul avec le bruit de ses pas au milieu de la nature assoupie.
Cette montée tout en lacets devait me donner un visuel sur mes prédécesseurs Yanqiao et Moises, mais ils jouent aux tacticiens en montant sans éclairer leurs lampes : résultat, je n’arrive pas à estimer les écarts. Arrivé à Bellevue, on m’indique qu’ils sont à respectivement deux et trois minutes devant moi. Je pars rapidement dans la descente pour essayer de combler l’écart. Je rattrape Yanqiao Yun à environ 1 km du ravitaillement sur la route. À l’entrée du ravitaillement je vois Moises Jimenez, je fais le choix de ne pas m’arrêter, il me reste assez d’eau pour finir. Je finis la partie roulante entre les Houches et Chamonix aussi vite que possible, je suis heureux de pouvoir finir cette TDS en courant.
LE RÉSUMÉ DU JOUR
Un départ prudent permet de finir mais ne peut permettre de jouer devant. Je retiens de cette course un départ catastrophique mais aussi une capacité à me mobiliser pour finir. Un peu de repos et ça repart 😉. Les idées ne manquent pas pour cette fin de saison, et les courses à venir seront très bientôt confirmées !
Beau CR Julien
Bonne recup