Le trail est un sport aussi beau qu’exigeant, et même s’il parait accessible à tous, dès que l’on s’aventure en montagne ou sur de longues sorties, des risques existent. Courir sur des chemins accidentés impose donc de suivre certaines règles afin d’évoluer en sécurité. Avec la « petite » expérience accumulée à parcourir les sentiers, j’ai pu dresser une liste des outils nécessaires pour réduire au maximum les risques à chacune de mes sorties. En voici un petit tour d’horizon.
La planification du parcours & la météo
Le premier réflexe que j’adopte lorsque je veux aller courir, c’est d’identifier le parcours. Je détermine ainsi un itinéraire qui corresponde à mon niveau et à ma forme physique du moment. Si je sais que je n’ai pas les jambes, je ne me prévois pas une sortie avec trop de dénivelé. Cela peut paraitre une évidence, mais combien ne sont pas tombés dans le piège du planning d’entrainement suivi à la lettre, sans tenir compte de la fatigue accumulée 😉
Une fois que je sais où je veux aller, j’étudie la météo. En fonction des conditions (froid ou chaud extrême, pluie, orage, neige, vent, sécheresse,…) et parfois selon d’autres données (marées, tempêtes, pollution, …), je peux savoir si ma sortie est réalisable ou pas. Si elle l’est, j’adapte mon matériel en fonction de toutes ces données.
Pour préparer mon équipement, je vais aussi prendre en compte des facteurs tels que la distance, le dénivelé (donc l’altitude) et le niveau d’isolement de la course.
L’équipement
Passons outre le matériel de base comme les chaussures adaptées et le coupe-vent, pour parler directement de l’équipement que j’utilise et qui améliore ma sécurité lorsque je cours en forêt, en montagne, ou tout simplement dehors. Mais évidemment, la base de la sécurité, c’est une tenue et des chaussures adaptées à la sortie du jour !
Hydratation et alimentation
Je ne pars jamais les poches vides. J’emporte toujours avec moi une barre énergétique ou une compote, qu’importe la distance. Même sur 10km, une baisse de forme peut surprendre suivant l’intensité qu’on y met. Dans ce cas, avoir quelque chose à se mettre sous la dent peut éviter bien des mésaventures. Bien entendu, je ne me charge pas plus que nécessaire. J’adapte mes réserves en fonction de la distance, du dénivelé mais aussi selon les points de ravitaillement lorsque je suis en course.
Je gère mon hydratation d’une façon similaire : j’emporte de quoi boire en fonction des points d’eau sur le parcours.
Protection des yeux
Si certains dangers liés à la pratique du trail paraissent évidents, ceux liés à l’exposition au soleil le sont moins. Pourtant, l’exposition prolongée des yeux au soleil est un vrai risque, surtout lorsque l’on évolue en montagne. Sans trop rentrer dans les détails, plus on monte en altitude, plus l’intensité du rayonnement solaire augmente : à 2000m, elle est déjà une fois et demie plus forte qu’au niveau de la mer.
Même par temps couvert, le soleil représente un danger. Les lunettes de soleil sont donc une réelle protection contre de nombreuses pathologies. Depuis que je fais du trail, je mets les produits signés Julbo pour protéger mes cornées des UVs. À chacune de mes sorties, j’ai donc une paire d’Aero, d’Aerospeed ou de Rush sur la tête, avec généralement des verres Reactiv (photochromiques).
De même, lorsque l’on sait que le soleil va taper fort, ne pas oublier la casquette ou le bob. Mine de rien, cela peut éviter une bonne insolation et permettre de finir (plus) confortablement sa sortie.
Technologie
Je cours toujours avec une montre Garmin au poignet. Déjà car elle permet d’enregistrer ma sortie et de surveiller ma fréquence cardiaque, mais aussi parce qu’elle présente divers avantages en termes de sécurité. Je vous présente rapidement les fonctions que j’utilise.
- Le suivi d’itinéraire limite le risque de s’égarer dans la mesure où la montre alerte son porteur s’il s’écarte de la trace pré-enregistrée. Une fonction qui m’a déjà servi en course et permis de limiter mon temps d’errance.
- La détection des incidents est une application qui envoie une alerte à vos numéros d’urgence dès qu’une anomalie est repérée grâce au suivi LiveTrack qui, en plus de déterminer la position du coureur, donne des indications en temps réel comme le temps écoulé, la distance, le dénivelé…
- L’alerte tempête retentit dès qu’une potentielle menace météorologique apparait. Dans le cas où l’on n’a pas levé les yeux et vu le ciel s’assombrir, cela peut éviter une bonne douche ou pire.
Pour pallier la réduction de batterie causée par ces fonctions plutôt gourmandes en énergie, certaines montres se rechargent à l’énergie solaire, comme la Garmin Solar. Une technologie très appréciable sur ultra puisqu’elle permet de gagner jusqu’à 10% de charge en mode GPS et 50% en mode économie de batterie.
Autres astuces et habitudes :
Lorsque je pars pour une sortie longue et isolée, je prends au fond de mon sac d’hydratation du petit matériel qui peut s’avérer très utile en cas de problème : quelques premiers secours (double peau, strap et paracétamol), une couverture de survie, un coupe-vent ultra léger, un sifflet et un couteau.
Comme une partie de mon équipement est du matériel électronique (montre, téléphone, frontale,…), j’essaie d’emporter avec moi de quoi les recharger. Quelques piles, le câble USB et une batterie externe lors des sorties très longues font largement l’affaire. 9 fois sur 10, cet attirail ne me sert pas mais je suis heureux de les avoir la 10ème fois.
Aussi, j’essaie de réduire au maximum les écouteurs et la musique lorsque j’évolue en milieu naturel. Déjà pour profiter de l’environnement qui m’entoure mais aussi pour être à l’affut d’un quelconque événement (cri, chutes de pierres, …).
Enfin, dernier point et pas des moindres, j’évite le plus possible de partir seul sur des sentiers difficiles et peu fréquentés : inutile de faire un remake du film 127h… :-/ Un petit mot informant de la destination du jour peut aussi éviter bien des embarras.
J’espère que ces petits conseils vous seront utiles, et n’hésitez pas à me faire part de vos remarques et expériences en commentaire. J’ai certainement à apprendre aussi de vous 🙂
Intéresant ton artricle Julien. De mon côté j’utilise peu d’électronique mais avec ma longue expérience de traileur plutôt « milieu de peloton » je rajouterai deux choses que je fais systématiquement car je cours beaucoup seul et souvent sur des itinéraires peu fréquentés (le tel portable n’y est d’aucun secours)
1) pour une sortie longue (4h et plus) je laisse sur papier non seulement l’itinéraire visé, mais aussi une variante plus longue (si je suis dans un bon jour pour en profiter) et un parcours « fusible » de repli si ça se passe mal. Et je me tiens à ces itinéraires.
2) j’emmène systématiquementune lampe frontale, ma vieille stoots Hekla qui possède un mode « survie » de quelques dizaines de lumens avec forte autonomie. Ce n’est pas pour un retour tardif à l’agonie après avoir « pété un câble » (même si ça arrive parfois) mais plutôt en cas d’accident: il est fort probable que les secours arriveront tard dans la soirée ou de nuit le temps que l’alerte soit donnée et une source lumineuse pour me localiser pour les guider de nuit…. et ça pèse moins de 100g dans le sac! Je ne m’en suis jamais servi pour l’instant!
Patrick, tu as raisons sur tes propositions.
Cela ne prend pas trop de place pour la lampe et de temps pour le papier.