C’est quoi, être « Team Manager » ?

Le trail, sport pourtant dit individuel, s’organise pour les professionnels autour d’équipes gérées par des équipementiers. À ce titre, je cours pour Hoka depuis quelques années mais occupe aussi des missions en dehors des chemins et sentiers. Dans cet article de blog, je voulais vous parler de mon rôle et missions en tant que Team Manager de l’équipe européenne de trail running de Hoka. 

Rappel des bases

En 2014, je choisis de rejoindre Christophe Aubonnet en tant qu’athlète au sein de la marque annécienne Hoka One One. Assez rapidement, les missions recentrées de Christophe et la reprise de la partie sport marketing par le siège de Londres me dotent de responsabilités extra-sportives. C’est ainsi que je commence à faire le lien entre la marque et ses athlètes en tant que capitaine, puis progressivement de façon plus globale jusqu’à devenir Team Manager de l’équipe européenne de trail en 2017.

Mais c’est quoi être Team Manager ?

Être Team Manager d’une équipe de Trail n’est pas comparable à ce qui pourrait se faire pour une équipe de foot ou de rugby. Par ailleurs, mon statut d’athlète Hoka rend ma position un peu spécifique.

Je suis donc doté de prérogatives particulières : je n’ai pas autant de responsabilités qu’un manager normal mais j’interviens tout de même dans le quotidien des athlètes et de la marque pour simplifier les relations, conseiller et coordonner.

Bien entendu, je ne peux pas prendre toutes les décisions car certaines me concerneraient directement. Je suis donc consulté, selon les cas, pour gérer des petits projets ou simplement à titre consultatif.

J’assure l’intermédiaire entre le siège et le terrain en faisant circuler les informations dans un sens ou dans l’autre.

Des missions quotidiennes

En tant que Team Manager, certaines de mes missions sont quotidiennes. Même si elles ne me prennent pas constamment un temps important ou m’obligent à respecter des horaires, ces missions sont nécessaires pour la bonne gestion de l’équipe et pour mon rôle de conseil.

Un de mes rôles est d’avoir une vision globale du monde du trail européen pour être en mesure de proposer des athlètes lorsque Hoka fait son « mercato annuel ». Pour cela, je dois donc savoir qui est en forme, qui a du potentiel, qui est en fin de contrat ou n’en n’a pas encore…

Lorsque le siège a sélectionné un athlète (en suivant mes conseils ou non), je peux aussi servir d’intermédiaire : je suis alors son premier contact au sein de la marque. Il est beaucoup plus simple pour moi d’échanger avec un trailer que j’aurais sûrement déjà croisé que pour le service marketing de Londres.

Il m’arrive aussi d’intervenir lors des négociations. Encore une fois, je suis généralement l’intermédiaire entre la marque et le sportif et je peux ainsi donner mon avis quant à la valorisation de l’athlète afin qu’il lui soit proposé un contrat à sa juste valeur.

Des missions en fonction des athlètes et des événements

Si certaines de mes missions sont régulières, d’autres peuvent être directement liées à certains événements ou encore à l’actualité d’un athlète.

Il peut ainsi arriver que j’aide un jeune athlète du Team qui m’en fait la demande à construire son planning de la saison. Avec toutes les courses proposées chaque week-end, il est parfois difficile de choisir, mais aussi de se restreindre. Or en trail, s’aligner sur trop de compétitions peut être dangereux pour un athlète. En fonction du sportif, de sa distance habituelle de course et des événements phares pour la marque, je peux apporter mon avis sur le choix du calendrier.

Tout au long de l’année, je vais aussi m’assurer que les trailers du Team Hoka soient bien fournis en termes de chaussures et d’équipement. Je recueille leurs demandes avant chaque commande bi-annuelle, mais aussi de façon plus sporadique ou en amont de certains événements. Ensuite, je fais remonter toutes les informations au siège d’un coup.

Aussi, je m’occupe de transférer les factures. Dès qu’un déplacement ou des frais sont pris en charge par la marque, les notes me reviennent et je passe tout au service comptabilité.

Bien sûr, chaque athlète pourrait envoyer lui-même tous ces documents aux services concernés, mais ce serait moins pratique, moins simple pour eux. Là, je centralise, vérifie qu’il n’y a aucune erreur et relance lorsqu’il me manque une facture, une note, une info. Ce qui est bien plus simple pour les athlètes, ils n’ont qu’un seul intermédiaire, et pour la marque qui reçoit toutes les infos d’un coup.

Confiance et relation

Le processus de partage d’informations est simplifié pour une raison très simple : la relation que je crée avec les athlètes. Un SMS, un groupe WhatsApp permet de faire passer très facilement un message qui aurait pris des formes parfois bien plus solennelles s’il avait été transmis par le siège. En fait, je parle à certains de mes coéquipiers comme à des amis. Forcément, il est plus simple de communiquer lorsqu’il existe des liens de cette nature.

Lors d’événements prioritaires pour la marque (comme l’UTMB, par exemple), je suis en charge de faire le lien entre l’équipe « relations presse » de Hoka et les athlètes. En fonction des besoins pour sa communication, de ses « connexions » avec les médias ou autres, je vérifie avec les athlètes leurs disponibilités et coordonne le tout.

Toutes ces relations sont simplifiées du fait de ma proximité avec les athlètes, de ma position de trailer mais aussi des liens tissés au fil du temps.

Partager des moments forts lors des rassemblements de début mars ou des gros événements est primordial pour moi, car je sais qu’en plus de passer du bon temps avec des amis, je simplifie mon travail et la coordination de tout un groupe.

En témoignent les stages trail à Val Thorens : même si ce ne sont pas des séjours organisés par Hoka, plusieurs des athlètes du team viennent m’y rejoindre non pas en tant que coéquipier mais en tant qu’amis. Preuve de notre relation particulière.

La charge de travail diffère donc selon la période de l’année. À l’approche d’un événement, je me manifeste auprès de certains athlètes pour connaitre leur condition physique, leur plan de préparation, s’ils ont tout leur équipement, etc. Ensuite, pendant le regroupement, je suis plutôt dans mon rôle de coordinateur et de lien auprès des athlètes.

Parfois, je suis sur un événement en tant que représentant Hoka mais aussi en tant que participant, comme à l’UTMB par exemple. Et bien sûr, ce rôle empiète sur mon temps d’entrainement, mon repos, mon énergie. Mais je suis content de le faire car déjà, mentalement, cela me met dans l’ambiance de la course ; mais aussi et surtout car j’aime le faire. De plus, j’en retire énormément d’expérience qui pourrait m’être utile lorsque j’aurai ôté mes baskets, qui sait ?

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