Après une déception, quoi de mieux que de se relancer sur un autre UTMB : celui d’Oman. Entre sentiers ultra-techniques et amplitudes thermiques, découverte d’une autre facette du trail.
Préparation et matériel
Suite au mois de pause post UMTB, j’ai repris progressivement l’entrainement puis la compétition. Quelques dossards sur des courses locales (trail de la Chambérienne et de l’Arclusaz) me remettent dans le bain et peaufinent ma préparation. Oman se rapproche et j’ai hâte de retrouver un peu de chaleur et de soleil !
Niveau matériel, il n’y a pas de grande modification par rapport à d’habitude. Je sais que le terrain sera sec et technique, comme souvent. Pour plus d’informations, une liste détaillée de ce que j’ai emmené dans mon sac est en bas d’article.
Découverte du patrimoine local
Arrivé quelques jours en avance à Mascat, capitale d’Oman, j’en profite pour découvrir une partie du patrimoine national avant de rallier Birkat Al Mawz, lieu de départ de la course. Une fois sur place, nous retirons nos dossards avec Sébastien Chaigneau. Notre course étant plus tard dans la soirée, nous avons le temps d’assister au départ du 170km. Nous profitons de l’occasion pour faire la boucle de 3km au milieu de la palmeraie, d’où provient un peu de fraicheur. Il fait environ 28° à cette période de l’année, ça me change de ces dernières semaines.
Départ de course
Le départ est donné le jeudi à 19h30. Le parcours débute par la boucle repérée dans l’après-midi, qui sera la partie la plus facile de ces 130 km. Un contingent d’Omanais mène le peloton, excités par l’événement. Rapidement, Romain Olivier prend la tête. Il ne la lâchera jamais. Nous nous engageons sur un lit de rivière en galets que l’on suivra pendant environ 9km. Je ne suis pas au top et m’arrête quelques fois, sans gravité puisque je rejoins à chaque fois Romain sans dépenser trop d’énergie. Nous passons un bon moment ensemble malgré un passage au km 12,8 (287 d+) en 58min. Sûrement un peu trop rapide…
Course à trois
Le parcours nous emmène dans de magnifiques gorges où le marquage réfléchissant nous fait crapahuter de rocher en rocher. Les pieds passent quelque fois à l’eau. Nous grimpons progressivement vers les 1900m. Il fait frais mais pas froid.
Nous courrons à trois avec Saleh et Romain, qui est vraiment à l’aise. Je m’en rends compte car dès qu’il accélère un peu, nous sommes distancés. Je ne me sens pas dans un grand jour donc je n’insiste surtout pas. La course est encore très longue.
Nous nous retrouvons tous les trois au premier gros ravitaillement où Jason Schlarb m’assiste. Il est une aide précieuse car il connait le parcours et la course, ayant fini premier ex-aequo l’année dernière avec Diego Pazos. Dès la sortie du ravitaillement, le chemin s’élève et je laisse filer Romain et Saleh sans inquiétude : il reste environ 100 km à parcourir.
Manque de sensations
Malgré le bon balisage, je m’égare quelque peu et perds environ 10 min. La trace enregistrée sur ma montre me remet vite dans le droit chemin. Plus tard, je retrouve Saleh qui a fait la même erreur. J’ai du mal à trouver des sensations. Sans rythme, ma vitesse n’est pas satisfaisante et je suis incapable d’accélérer. L’écart avec Romain se creuse très vite, mais je ne m’en soucie pas vraiment.
La course avance, et le terrains oscille entre montées techniques, passages sur via-ferrata, sentiers vallonnés,… À la sortie du second gros ravito, je suis quasiment dans mes temps (à 20 min près). Le jour va se lever et nous courrons depuis 10h. J’ai les jambes lourdes sur ces chemins techniques et exigeants. Courir correctement est compliqué. Saleh est aussi dans le dur, et il décroche un peu. Mike Foote nous rattrape et prend la deuxième place derrière Romain qui est loin devant.
Chaleurs et dénivelés
Après la fraicheur de la nuit, le lever du soleil apporte de fortes chaleurs. Ajoutés aux 10km de descente qui suivent le ravitaillement de Sharaf Al Alayman (km 94,6), il fait chaud. La sortie de piste est magnifique. Nous traversons un canyon où d’énormes marmites sont creusées. L’eau est limpide et invite les coureurs à se rafraîchir.
La partie si redoutée de la course, la montée vers « Top W8 », se rapproche. Au menu, 1050m de D+ en 3,2km. L’année dernière, Jason et Diego avaient mis 1h37. En plus du soleil, j’ai les cuisses sérieusement entamées par la précédente descente. J’alterne donc crapahutage et petites pauses. Je suis au sommet en 1h25. Romain, devant, a dévoré ce kilomètre vertical en 1h12. Au sommet, nous sommes récompensés : le paysage est à couper le souffle.
Fin de course difficile
Cette montée aura eu raison de mes dernières forces, et la suite de la course sera très laborieuse. Il reste à effectuer 500m d+ sur 6km avec de nombreuses montées. J’essaie de trottiner sur le plat mais le terrain très technique rend la progression perpétuellement compliquée. Heureusement, il ne reste que de la descente. Sauf que les petites remontées dans les chemins non marqués rendent cette descente compliquée.
Nous quittons l’univers minéral de la montagne pour rejoindre le fond de la vallée. Au passage, nous traversons un magnifique village doté d’une palmeraie. Enfin, nous évoluons sur une vraie route. J’en suis heureux, et c’est rare. Faux espoir, puisque nous rejoindrons l’arrivée à travers un pseudo-chemin de dalles inclinées.
Un podium pour finir l’année
Je suis heureux d’arriver au bout de l’aventure. Je suis surpris d’apprendre que je suis second, Mike s’étant trompé à une bifurcation. Il finira 6e, au courage. Romain est arrivé loin devant moi. Il a démontré tout son talent sur ces chemins techniques pour faire une course formidable.
Même si je ne suis pas entièrement satisfait de ma course et de mes sensations, je suis heureux de finir l’année sur cette belle seconde place. Oman a été une expérience riche, partagée avec Romain, Seb et Jason, que je remercie pour les ravitaillements. Ce lieu aux paysages grandioses dispose d’un potentiel sportif incroyable, que je vous invite à découvrir à un rythme plus raisonnable avec Allibert Trekking.
Place maintenant à 2020 et à de nombreux projets. Stay tuned, je vous en dis plus bientôt !
Matériel utilisé
- Chaussures Hoka Evo Speedgoat, qui feront toute la course. Je les trouve parfaites.
- Textile Hoka
- Chaussettes et sous-vêtements Compressport de la gamme UTMB 2019, qui me protègent des ampoules et des échauffements.
- Sac d’hydratation 8L Hoka X Nathan, rempli avec 3 flasques de 650 ml, une quinzaine de barres Baouw et quelques gels en appoint.
- Lunettes Julbo Aero Segment et une casquette avec saharienne.
- Frontales Stoots Kiskas 2 et Misti 2 (en secours) avec batteries 12 Wh.
- Montre Garmin Fenix 5X avec la trace de la course. Très pratique lorsque les sentiers ne sont pas toujours bien marqués.
J’ai bien entendu dans mon sac le matériel obligatoire, mais qui n’en sortira pas.
Merci Julien pour tous ces comptes rendu. Cela fait toujours plaisir de te lire.
Bonne saison à toi 😀
Merci Yannick 🙂
Bravo Julien en espérant que tu te retablisses vite et bien de ton épaule avant tout ! En temps qu ancien traileur, j apprécie ces recits. Sportivement et Amicalement de Laurent de haut mauriennais qui a eu le privilège de te côtoyer il y a 3 ans au défi de Julien Grandjean pour un 100 km par équipe….
Merci Arnaud, on se recroisera peut être cette année 😉