Ultra Tour MT Siguniang une course vraiment à part!

Sur le papier, il s’agit d’un trail de 60km avec 3920 de D+. Cela ne semble pas trop extrême.

Sauf que le départ de la course est donné à 3200m, que l’altitude moyenne est de 4200m et qu’il y a un passage à plus de 5000m. L’acclimatation est réduite au minimum en arrivant sur place 2 jours avant. Je suis venu sur cet évènement vraiment dans un esprit de découverte, aventure. Si je peux me mêler à la tête de course, je le ferais. Même si la présence de coureurs locaux, Tibétains, me donne l’impression qu’il va être difficile de luter.

Le départ est donné à 2H du matin, il fait frais, -2°C au départ.

Pour limiter les risques, je décide de faire la première ascension (jusqu’au point culminant 5038m, 15km) un peu en retrait.

Je suis vraiment surpris, les jambes vont bien et je ne ressens presque pas de gêne liée à l’altitude. Sur la fin de l’ascension, vers 4600m, je prends les devants et creuse facilement l’écart. Le sommet se faisant en aller-retour, je me rends compte que j’ai dû prendre 5min d’avance sur le second.

La descente se passe super bien, je peux même relancer sur les secteurs un peu plus roulants. Sur la fin de la descente, je perds le balisage. Je jardine une dizaine de minutes, je retrouve le chemin grâce à la trace sur le GPS.

J’aborde sereinement la seconde montée, d’autant que le jour se lève en découvrant de magnifiques paysages.

Le second sommet se fait également en aller-retour sur la fin (400m de +). La tête dans les baskets, je ne fais pas attention, et à la bifurcation, au lieu d’aller au sommet, je redescends. Au bout de 5min, j’entends crier et on me fait des gestes qu’il faut aller vers le haut. Je regarde l’altimètre et comprend vite que j’ai zappé un bout. Vite, demi-tour.

A partir de là, les jambes ont commencées à être lourdes, d’autant que les 200 derniers m de D+ se font à 4 pattes dans un pierrier d’ardoises très pentu à 4608m.

Je recroise mes poursuivants qui sont toujours à environ 5 min malgré mes « égarements ». Dans la descente, je ne me sens pas à l’aise, je perds en fluidité.

Du coup, en bas, je me fais rattraper. On repart tous les 2 mais rapidement je n’arrive pas suivre le rythme. Je n’ai plus de force dans les jambes. La fin est compliquée, je titube, pas de mal de tête mais plus d’énergie pour atteindre ce col à 4582m.

Malheureusement, passé le sommet, on traverse un long plateau à plus de 4300m. Je n’arrive pas à récupérer, je marche doucement et la moindre remontée est un calvaire.

Je profite de cette allure de gastéropode pour admirer des paysages grandioses avec des sommets à plus de 6000m, de nombreux troupeaux de chevaux, yacks.

J’attends avec impatience le passage du dernier col à 4503m avant la redescente dans la vallée. Une fois passé sous les 3600m, je reprends un peu de vitalité et peux trottiner. Rien de bien formidable mais je peux quand même rejoindre la ligne d’arrivée pour ce qui restera une de mes plus difficiles expériences en trail.

Après cette course incroyable, j’ai pu partager mon expérience dans l’ultra avec des coureurs à Shanghaï et Pekin.

Ma première expérience en Chine, de nombreuses belles rencontres, une nouvelle histoire commence.

Matériel utilisé :

Le Parcours :

Comments
  • florent clairand
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    bravo julien je rêverais de pouvoir faire un trail comme cela, pouvoir courir a des altitude comme celle-ci doit être extraordinaire.
    bravo encore

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