La Transgrancanaria HG marque mon retour à la compétion en 2016 sur cette 3ème manche de l’Ultra Trail World Tour 2016. Un plateau très relevé pour ce début de saison avec les lauréats 2015, leurs dauphins et de nombreux autres candidats. La traversée de l’île se fera sur 125 km et 8000m de D+.
PRÉAMBULE
La préparation hivernale a été un peu retardée suite à un claquage à l’adducteur en décembre. Malgré ce petit retard, j’ai bien pu me préparer en janvier.
La première quinzaine de février a été compliquée avec 2 semaines de formations pour le diplôme d’accompagnateur en montagne. La quinzaine avait pour objectif de nous familiariser avec les conditions hivernales. On a donc fini la formation par 3 jours à Chamrousse où on a fait nos igloos, pour passer la nuit dedans, une belle expérience.
Fin du stage le vendredi soir, samedi matin 4h, direction les Canaries pour une semaine en famille. L’objectif est triple : se retrouver en famille, faire un bon volume d’entrainement et s ‘acclimater un peu à la chaleur et bien sûr reconnaitre le parcours de la Transgrancanaria.
Sur place, je retrouve Yeray Duran qui m’accompagne sur 3 sorties trail. J’en profite également pour faire 2 bonnes balades en vélo dont un tour de l’île.La météo n’est pas top sur la fin, on prend la neige…Malgré ce petit contre temps, le contrat est rempli et je ressors de cette semaine motivé à bloc.
Retour en France pour gérer le quotidien avant de repartir pour les Canaries quelques jours avant la course. Une dernière reco avec Gédiminas sous la pluie me permet de me rendre compte de sa forme du moment.
La suite jusqu’à la course sera du repos. Je croise de nombreux athlètes et partage ma chambre avec Seb Chaigneau puis Andy Symonds.
LA COURSE
La météo s’annonce plutôt clémente, pas de pluie, juste un peu de vent.
Le départ est donné à 23h, très rapidement Aurélien se place en tête et imprime un rythme soutenu.
Je reste avec lui 1 ou 2 km avant de relâcher un peu car le rythme me semble trop soutenu. Je me retrouve derrière avec Seth SWANSON. On arrive sans trop de souci au premier ravitaillement en 1h10. J’étais monté en 1h17 en 2014.
Dès le début de la descente, j’ai de drôles de sensations. Je m’arrête pour vider les chaussures qui se sont remplies de petits cailloux. Je repars vers la 20ème place. Je n’ai pas perdu beaucoup de temps et je préfère vider avant de commencer à m’abimer les pieds.
Le problème est que je me retrouve derrière des coureurs qui ont du mal à descendre, je double difficilement mais perds quand même le contact avec la tête.
Je ne suis pas du tout inquiet, la course est encore longue.
Dans la montée sur Altavista, je reprends encore quelques coureurs pour pointer à la 13ème place. Je reperds 2-3 places mais encore une fois, je joue la prudence.
Au ravitaillement d’Artenara, je préféré changer de chaussures pour être plus serein.
Je n’ai pas envie de revivre les mêmes soucis qu’à l’UTMB. Je regarde la montre, le chrono est bon, juste 1min plus lent qu’en 2014.
Sur toute la partie en montagne Russes jusqu’à Teror, j’ai de drôles de sensations, je n’arrive pas vraiment à m’employer. Malgré cela, je rattrape quelques coureurs, me fait rattraper. A ce jeu, je partage quelques foulées avec Cyril Cointre, Maxime Cazajou, Jordi GAMITO BAUS, Javi DOMINGUEZ LEDO, Fulvio DAPIT. Yanqiao YUN, …
Mais globalement, j’ai vraiment l’impression de beaucoup me faire doubler, sans réussir à m’accrocher.
Je récupère les bâtons à Teror. La montée au Col de Tejeda n’est pas très rapide. Avec les bâtons, je marche beaucoup plus, le cardio ne monte plus. J’essaie quand même de relancer, sans succès. La reco m’aide bien et me permet de ne pas trop chercher le balisage malgré le brouillard. L’air est frais mais je n’ai pas besoin de passer la veste.
Pour le chrono, les sensations sont mauvaises mais je suis monté 2min plus vite qu’en 2014, surprenant.
La longue descente sur Tejeda se passe bien. Je suis prêt à aborder la dernière grosse ascension vers le Roque Nublo. Sur la fin de la montée, je me fais rattraper par Vaidas ZLABYS. On fera la fin de l’ascension ensemble. Sur l’aller retour au Roque Nublo, je croise Jordi Gamito, environ 3 min devant. J’aperçois aussi Cyril et Yeray, environ 4-5 min derrière. Vaidas relance fort jusqu’au ravitaillement de Garanon.
Je passe du mode nuit au mode jour. J’enlève la frontale que je troque contre une visière et une paire de lunettes. Je repose également les bâtons, la fin du parcours étant très courante, normalement.
On slalome dans la forêt de pins où la neige est encore un peu présente pour arriver au sommet de la course, le Pico Nieves. L’objectif était d’y arriver à 9h30, il est 9h34. Je suis vraiment surpris d’être dans les temps malgré le fait de ne pas avancer…
Normalement, depuis le sommet, il reste en gros 40km et un peu moins de 4h de courses. Go pour la descente.
Les jambes vont bien, je prends vraiment du plaisir dans toute cette partie. Après 1000m de D- et l’arrivée à Tunte, les cuisses sont un peu moins fraiches, j’aperçois Vaidas juste derrière.
Je connais malheureusement bien la remontée suivante, 2-3 km sur la route qui se redresse régulièrement pour finir par encore 2-3 km sur une piste où je me force à courir.
Arrivé sur le replat, grand changement par rapport à 2014, on plonge sur la droite pour rejoindre Ayagores. J’arrive au ravitaillement avec Vaidas quand Jonas Buud repart.
J’essaie de faire l’effort dans la dernière petite remontée pour rejoindre Jonas mais je ne reprends presque pas de temps sur lui.
Dernière petite descente pas trop technique avant de rejoindre le lit d’une rivière asséchée. On slalome entre les gros galets au milieu des roseaux, il faut rester vraiment vigilant. J’ai reconnu cette section et sais à quel point la fin est monotone et difficile. Je commence à décompter les kilomètres.
Je suis très surpris de rattraper Aurélien Collet. On échange quelques mots, il s’est blessé au pied et ne sait pas s’il va pouvoir finir en marchant. Je l’encourage à finir, il m’encourage également.
Je sors enfin de ce canyon où un petit ravitaillement supplémentaire a été installé par l’organisation. Un peu de boisson fraiche fait du bien car il fait très très chaud.
Plus que 7km, je sers les dents, passe sans m’arrêter au dernier ravitaillement et franchis la ligne d’arrivée en 12h25. Je vois Andy devant, il vient juste d’arriver ???
Il m’explique qu’il est 5ème et qu’entre nous 2, il n’y que Jonas, je suis donc 7ème. Incroyable, je pensais plutôt être vers la 15ème place. Je n’ai pas beaucoup doublé mais il y a eu de nombreuses défaillances devant.
Le temps de boire un coup, de me changer et j’accueille Caro en grande forme, elle vient de dominer sans partage cette course.
Aurélien finit peu après en marchant. Il n’est pas classé car il a dû être aidé par l’orga sur 2-3km. Il a quand même tenu à passer la ligne. Beau courage. De bonne augure pour la suite de la saison, il a démontré une belle forme.
Un grand merci à Carla, Ruben et Pablo pour leur présence sur les ravitaillements.
Pour la suite, place à la récupération et au repos. Prochaine étape, certainement Interlac Trail puis le Lavaredo.
MATÉRIEL UTLISÉ :
- Hoka : chaussures Challenger ATR, sac EVO R F-Light, visière, sur-short, maillot.
- Compressport : full socks light, UW short
- Garmin : montre Epix
- Julbo : lunettes Aero
- Effinov : barres Amino, boisson hydraminov
- Ferei : lampe HL40
Crédits photos : Hoka OneOne / www.focaleyesd.com / www.iancorless.org / Ombeline